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          LETTRE D'INFORMATIONS   n°150

                          25/04/2019

             MYTHIQUE CAP HORN

Bonjour,

       J'avais lu de nombreux récits sur le Cap Horn mais en direct, c'est évidemment autre chose !

      La veille de notre arrivée sur l'archipel Horn, le protocole  était que nous devions descendre au Cap Horn de 7h10 à 8h10. Nous devions grimper au monument (le célèbre"albatros"), voire le phare et la maison du marinero (officier de la marine chilienne). Il est établi là avec sa famille pour 1 an (cf mon livre). Mais, à 2 heures du matin, c'est un réveil collégial, consécutif à de nombreuses vagues !  La gite est énorme. Les vagues montent jusqu'au quatrième pont du paquebot. C'est impressionnant !  Dans les cabines, les affaires, non placées au sol la veille, valsent joyeusement. Dans les salons, l'équipage a pris soin de coucher au sol le mobilier qui pourrait glisser ou tomber.

      A 6 heures 40, le commandant annonce : "57 noeuds, nous allons contourner tout l'archipel mais sans descendre à terre, interdiction de bouger des cabines". Et pour cause !

     Chaque jour pendant la croisière, à 5 heures du matin, j'étais levée pour écrire dans ma cabine. Ce matin là, écrire n'est évidemment pas d'actualité ! Pour marcher dans les couloirs, telles des personnes ivres, le zig-zag est inévitable. Nous faisons des pauses en nous tenant aux barres des couloirs bien utiles. Au Salon spécifique à mon groupe, cramponnés aux barres, nous contemplons et commentons ce spectacle de la mer déchainée. Nous distinguons bien le phare puis le monument. Je pense alors à tous ces pêcheurs et navigateurs passés là, et qui ont payé de leur vie. On se sent si minuscule  face à Dame-nature parfois !

        1 heure plus tard, la gite ayant légérement diminué, j'ai l'autorisation exceptionnelle d'aller sur le pont pour réaliser quelques rushs.

        Nous contournons alors tout l'archipel Horn d'ouest en est, puis nous nous redirigeons vers la baie Wulaia, à l'extrémité nord ouest d'Isla Navarino.

         A 11 heures, ma troisième conférence est prévue. Le programme sérré des jours à venir avant notre débarquement à Ushuaia, ne permet pas de la décaler à un autre moment. Une quinzaine de mes croisiéristes, malades, sont couchés dans leur cabine. Debout devant mes 55 autres croisiéristes attentifs, le teint un peu blanc et l'estomac  retourné, je donne ainsi ma conférence la plus australe au monde ! Voilà le métier de conférencière non loin des pôles !

Cécile

 

Photo ci-contre : au fond, à gauche, la pointe sud est du cap Horn