LETTRE D'INFORMATIONS n° 148
14/04/2019
ISLA NAVARINO 2O19
Bonjour,
Voici des nouvelles un peu plus précises d'Isla Navarino.Tout d'abord, l'hiver s'installe. La neige n'est pas encore là mais le froid est plus preignant.
- PUERTO WILLIAMS :
< vit l'arrivée de l'entreprise chilienne "Salmon Chile", élevage de saumon, liée à une firme norvégienne. 2 sites sont installés à Puerto Williams + 1 à Puerto Toro. Dans cette démarche, le roi et la reine de Norvége sont venus à Puerto Williams il y a 15 jours. Les jours précédents leur venue, les habitants ont manifesté leur opposition (défilé de voitures avec banderolles et klaxon tonitruant). Le jour de la visite officielle, ils voulurent défiler mais la Police (venue en nombre du continent) était trés présente pour escorter les voitures des princiers.
Ces implantations existent déjà sur le continent chilien et sont trés critiquées pour leur impact néfaste sur l'écosystème. Elles vont évidemment changer la donne de la pêche à la centolla (arraignée) à Isla Navarino. Les habitants continuent leur mobilisation, notamment la communauté yaghane de Puerto Williams dont une bonne partie vit des revenus de la pêche à la centolla.
A noter que le problème est identique en face, versant argentin, à Ushuaia où une entreprise s'est aussi implantée. Les habitants des 2 pays envisagent une action commune sur le Canal Beagle. Là, c'est entre autre la communauté indienne Kawasekhar (une des 6 ethnies qui peuplaient les canaux patagons) qui se mobilise.
J'ai revu :
< Carlos Barria, sa femme (yaghane) et leur fille. Il a acheté un nouveau bateau, le "Nicole Montserrat" remplaçant le "Rodrimar".Il s'inquiéte énormément de la venue de"Salmon Chile" cf photo 1
< Maurizio (dit "Zorro") pêcheur sur le "Rodrimar" et vivant, comme Carlos Barria, à la réserve Ukika
< Jaime Godoy (photo 2) : propriétaire du bateau "Tatiana Damiela" qui fait la couverture de notre livre, nos affiches.... Je lui ai offert un aggrandissement de celle-ci. Lui et Olga, sa femme, ont été trés ému. cf photo 2
< Jorge Quaulin cf photo 3
< Juan Solis (curé). Il va repartir sur le continent, se rapprochant de sa famille. cf photo 4
< Enrique (photo que vous connaissez tous où il brandit une arraignée) cf photo 2
Etaients absents : Martin Gonzales, Maria Luisa, Ursula (Calderon) en colloque "Peuples autochtones" à Santiago. Cecilia et Erwin (j'ai vu Darinka, leur dernière fille). Delfo Muñoz.
- PUERO TORO : Jose et Maria (photo ci-contre) ne sont plus les seuls civils. 2 familles (avec chacune 2 enfants) les ont rejoints. L'une d'elle est le frère de Jose. Les 2 hommes sont pêcheurs. A cela s'ajoute la nouvelle institutrice (qui remplace Aldo) avec ses 2 enfants. Cela fait donc à Puerto Toro 18 adultes + 8 enfants : 7 civils, 9 carabineros (gendarmes, 4 de plus qu'en 2014 !), 1 officier de la marine (marinero) avec sa femme, pour 5 enfants scolarisés et 3 bébés.
Ce paquebot s'arretant à Puerto Toro, cela n'est arrivé qu'1 fois en 5 ans. C'est une volonté de tous de ne pas perturber la tranquillité de nos amis et c'est tant mieux !
Le paquebot contournant Isla Navarino d'ouest en est, je suis arrivée à Puerto Toro par l'est, face de l'île que je ne connaissais pas. J'ai donc approchée ISLA HOSTE, ISLA PICTON, ISLA LENNOX,... îles que j'évoque beaucoup dans mon livre-expo-film.
Nous avons fait aussi une escale à BAHIA WULAIA (cf mon livre page 201), là où s'installérent les yaghans. Cette baie fût explorée et décrite aussi par Charles Darwin. Juste au sud, j'ai découvert BAHIA DOUGLAS, baie où des missionnaires anglicans tentérent d'implanter des missions entre1872 et 1906.
Mes rencontres avec nos amis furent trés bréves car le temps d'escale du bateau n'était que de 2 heures à Puerto Wlliams et 2 heures à Puerto Toro. Mais 2 heures ô combien riches en émotions !
A bientôt pour la suite de mes comptes-rendus !
Cécile
Photo ci-contre : Cécile avec Jose et Maria CATRIN, 19/03/19 à Puerto Toro